Faciles à se procurer, les huiles essentielles (HE) gagnent en popularité depuis quelques années. Puissantes, elles peuvent apporter des bénéfices incroyables, mais leur utilisation comporte aussi des risques. Elles sont pourtant en vente libre au Canada. Avant d’en faire l’usage, prenez quelques minutes pour connaître les 10 pires erreurs à éviter lors de l’utilisation des huiles essentielles.
1. Donner ou suivre des conseils malavisés. Les HE sont peut-être naturelles, mais elles n’en sont pas moins puissantes, voire dangereuses si mal utilisées. On ne le répètera jamais assez : elles doivent être utilisées de façon sécuritaire. Par exemple, il est faux de croire que toutes les HE peuvent être consommées (usage interne). Les HE peuvent avoir de graves conséquences sur la santé lorsqu’on s’en sert de la mauvaise façon. La clé, c’est l’éducation. Si vous ne connaissez pas une HE, demandez conseil auprès d’un professionnel en qui vous avez confiance. Faites-en un usage responsable et suivez toujours les recommandations sur l’emballage. Ayez un ouvrage de référence en main pour vous guider au besoin.
2. Lésiner sur la qualité. L’éventail de produits offerts sur le marché a de quoi donner la migraine. Certaines bouteilles, contrairement à ce qu’on veut laisser croire, ne sont pas vraiment des HE, mais plutôt de pauvres répliques synthétiques dont les effets sont moindres sinon nuls.
Aussi, de nombreuses HE en vente libre contiennent des pesticides, des solvants, des fongicides et d’autres résidus toxiques. Il n’est pas facile de s’y retrouver. Assurez-vous d’abord qu’elles sont biologiques, ou du moins que la plante n’a pas été arrosée de pesticides. Vérifiez les ingrédients pour vous assurer que les HE sont pures, c’est-à-dire qu’elles ne contiennent aucun additif.
Deux bons indices de qualité sont la mention du chémotype sur la bouteille et l’utilisation du nom latin. Aussi, informez-vous sur le site internet de l’entreprise. Quels sont les méthodes et le temps de distillation? Où poussent les plantes? À quel moment de l’année sont-elles cultivées? Quels sont les tests effectués? Est-ce que les HE ont un grade thérapeutique? Plus une compagnie est transparente, plus la qualité risque d’être au rendez-vous.
3. Croire que l’on doit tout savoir sur les HE pour en faire l’utilisation.
Les huiles essentielles sont puissantes, très puissantes. Il existe en effet des risques à l’utilisation de certaines d’entre elles et des protocoles précis sont parfois nécessaires (dilution, photosensibilité, etc.). Il n’est toutefois pas obligatoire de devenir un expert pour commencer à bénéficier des HE. Pour débuter, apprenez les bienfaits et les risques des 5 huiles suivantes : encens, lavande, citron, menthe poivrée et arbre à thé. Au fur et à mesure que vos connaissances s’élargiront, vous pourrez faire l’usage d’autres HE plus complexes.
4. Appliquer des HE photosensibles avant de s’exposer au soleil. Certaines HE, particulièrement celles d’agrumes, augmentent la sensibilité de la peau au soleil. Il est très dangereux d’utiliser de façon topique ces huiles puis de s’exposer directement au soleil ou d’utiliser un lit de bronzage dans les 12 heures suivant l’application.
Les principales HE à éviter lors d’une exposition aux rayons UV sont : orange douce, citron, lime, bergamote, pamplemousse, lemongrass et cumin, ou les mélanges qui en contiennent. Les effets néfastes les plus communs sont la réaction allergique (rash) ou le coup de soleil.
5. Utiliser toutes les HE de la même façon. Si certaines huiles sont sécuritaires lorsque consommées oralement, d’autres comme la gaulthérie couchée (gaultheria fragrantissima) et l’eucalyptus ne sont pas destinées à l’usage interne. De nombreuses HE ne devraient pas être consommées sur de longues périodes. D’autres, comme la cannelle et le poivre, sont dites « chaudes » et doivent toujours être diluées dans une huile porteuse pour ne pas irriter la peau.
6. Utilisation prolongée. Les diffuseurs gagnent en popularité, on en trouve désormais dans de nombreux marchés d’alimentation naturelle, pharmacies et magasins de décoration. La diffusion d’HE de haute qualité offre de nombreux avantages : bienfaits aromatiques sur l’humeur et la santé, retrait des mauvaises odeurs, parfum d’ambiance, etc. Sachez toutefois qu’il est déconseillé de diffuser plus de 8 heures, même les huiles de base.
Une diffusion de 20 à 30 minutes suffit la plupart du temps. Ne diffusez pas non plus de façon continue dans une petite pièce non aérée ni dans une pièce fermée dans laquelle un enfant dort. Ne mettez pas d’HE dans un humidificateur. Pour ce qui est de l’inhalation directe (sentir directement à la bouteille ou au-dessus d’un bol d’eau bouillante), 5 minutes suffisent. L’usage interne de certaines huiles n’est pas recommandé à long terme, comme l’origan.
7. Croire que toutes les HE sont sécuritaires pour les animaux. Ce n’est pas parce qu’une HE offre des bénéfices chez l’humain qu’elle est sécuritaire pour votre animal de compagnie. Ces HE ne sont pas recommandées pour les animaux : bouleau noir (betula lenta), clou de girofle, origan, arbre à thé, thym et gaulthérie couchée. Vous pouvez utiliser la lavande, l’encens et l’hélichryse pour votre chien.
8. Utiliser les HE de la même façon chez les adultes, les enfants et les bébés. D’abord, les enfants étant plus petits, il est logique d’utiliser de plus petites quantités. DILUEZ TOUJOURS les HE dans une huile porteuse avant de les appliquer sur votre enfant. N’appliquez pas d’HE dans le visage ni sur les mains pour éviter tout contact avec les yeux et la bouche.
Ne donnez JAMAIS d’HE par voie interne à un enfant, à moins d’un avis médical contraire. Certaines huiles ne sont pas adaptées aux enfants (origan et lemongrass [cymbopogon flexuosus], par exemple). La camomille et l’encens sont des huiles douces pour les enfants, diluez-les et appliquez sous les pieds après avoir fait un essai sur une petite zone.
9. Faire l’usage de certaines HE contre-indiquées lors de la grossesse et de l’allaitement. Quelques HE peuvent causer des contractions, augmenter les risques de fausse couche et perturber les taux d’hormones. Lors de la grossesse, évitez la cannelle, le basilic, le poivre noir, l’eucalyptus, le clou de girofle, le bouleau noir, l’origan, l’arbre à thé, la sauge sclarée, le fenouil, la gaulthérie couchée, la myrrhe (de nombreuses HE sont contre-indiquées lors de la grossesse, informez-vous auprès d’un professionnel de la santé).
Le déroulement normal d’une grossesse est induit par des taux d’hormones précis. Il est risqué de perturber cet équilibre, c’est pourquoi il est préférable d’éviter les HE qui peuvent avoir un effet notoire sur les hormones. Les HE les plus sécuritaires durant la grossesse (3 mois et plus) sont le gingembre, la lavande, le citron, l’orange et l’ylang-ylang. La diffusion est la méthode la plus sûre. Consultez un professionnel si vous désirez faire l’usage d’HE au cours des trois premiers mois de grossesse.
10. Ne pas s’informer. Comme cela a été mentionné plus tôt, l’utilisation des HE de base (lavande, citron, encens, arbre à thé et menthe poivrée) demande peu de connaissances. Mais si vous désirez en faire un usage thérapeutique ou encore conseiller les membres de votre famille, pensez à vous instruire en suivant une formation en ligne, en assistant à des ateliers, en lisant des ouvrages sérieux, en consultant un professionnel ou en parcourant différents sites web. Mais attention! L’Internet regorge de ressources plus ou moins crédibles. Le portail Passeport Santé propose une information détaillée intéressante, en français.
Alors, rappelez-vous que les HE sont très puissantes et qu’il vaut mieux en utiliser moins que trop. Même si elles sont naturelles, elles peuvent devenir dangereuses pour la santé. Une surdose peut facilement surcharger le foie, irriter la peau et même entraîner des réactions immunitaires. Faites toujours un essai à l’intérieur du coude avant d’appliquer une plus grande dose sur la peau.
Consultez un professionnel de la santé pour des conseils sûrs, particulièrement si vous avez déjà souffert d’un cancer hormono-dépendant, si vous êtes enceinte ou allaitante, si vous prenez des médicaments ou si vous souffrez d’une maladie sévère comme le diabète, l’épilepsie ou le cancer.
D’après une vidéo de Dr Josh Axe, chiropraticien, 13 novembre 2017.
Références :
1. MILES, Elske. Le grand livre des huiles essentielles illustré pour les nuls, éditions First, 2016, 462 p.
2. JOLLOIS, Roger, PÉNOËL, Daniel et Pierre FRANCHOMME. L’aromathérapie exactement, 2001, 492 p.
3. //draxe.com/essential-oil-safety/
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