By Dre Anie Desaulniers, Chiropraticienne | Fonctionnez mieux
La période d’incertitude actuelle est une source énorme de stress pour plusieurs d’entre nous. En tant que chiropraticien, on le réalise rapidement lorsqu’on pose les mains sur nos patients.
Des tensions physiques importantes se manifestent : aux épaules, aux mâchoires et tout le long de la colonne vertébrale, particulièrement dans les portions cervicales et thoraciques.
Sans parler des nombreux effets psychiques comme l’anxiété et la dépression, qui sont subitement apparus chez certains.
Il n’y a pas de doutes, le stress a un impact significatif sur notre santé et notre bien-être.
Et ce n’est pas toujours facile de réduire le stress, spécialement ces jours-ci.
Que pouvons-nous faire alors pour mieux moduler notre réaction face au stress et ainsi se sentir mieux? C’est simple : il suffit de pirater notre système nerveux!
Le système nerveux est l’autoroute électrique du corps. C’est le système qui contrôle et coordonne l’ensemble des fonctions et qui agit comme chef d’orchestre. Il se subdivise en plusieurs segments comme le démontre la figure ci-bas.
Lorsqu’on parle de stress, c’est la portion autonome du système nerveux qui est impliquée. Celle qui régit les fonctions inconscientes comme la respiration, les battements cardiaques, la digestion, la température, etc.
Le système nerveux autonome (SNA) se scinde en deux parties : le système nerveux sympathique (SCS) et le système nerveux parasympathique (SNP). Ces deux système sont complémentaires et ne peuvent fonctionner en même temps. Lorsqu’un des deux est activé, l’autre se met en veille.
Le SNP est le mode de fonctionnement “par défaut” du SNA. Ou du moins, c’est lui qui devrait l’être. C’est celui qui est aux commandes quand tout va bien et que nous nous sentons en sécurité. Il est en charge des actions de base essentielles à notre survie : manger (digérer), dormir, se réparer (se régénérer) et se reproduire.
Le SNP dirige le sang vers les organes, stimule la réparation des tissus, permet la construction de nouveaux muscles, déclenche la sécrétion de diverses hormones et bien plus encore. Pour simplifier, plus nous passons de temps en mode parasympathique, plus nous sommes en santé.
Quant au SNS, il prend le relais lorsque nous percevons un danger. Le mot percevoir est important ici, car le SNS ne distingue pas le danger réel du danger perçu et du danger anticipé (anxiété).
Le SNS prend le relais lorsque nous avons besoin de fuir ou combattre. Il est notre outil de survie. En présence d’un danger, le SNS déclenche une cascade chimique qui mène à la sécrétion d’adrénaline et de cortisol, permettant au corps de s’enfuir et de se battre. Les pupilles se dilatent pour mieux voir, le coeur et la respiration accélèrent, le sang est dirigé vers les muscles des bras et des jambes, etc.
Ce système est ancestral. Il a permis à l’humain de survivre dans la nature. Le problème c’est qu’aujourd’hui, notre mode de vie entraîne une surutilisation inconsciente du SNS, plutôt qu’une exploitation occasionnellement et temporairement, comme cela devrait être.
Le chapitre covid-19 passera sûrement à l’histoire comme étant une période ayant généré beaucoup de stress, ce qui envenime des situations déjà précaires pour plusieurs d’entre nous.
Une surutilisation du SNS c’est épuisant. Puisque le corps n’a pas la possibilité de se rééquilibrer et de se régénérer, une pléiade de symptômes et de problèmes peuvent apparaître. On parle de fatigue, d’anxiété, de dépression, d’émotions en montagnes russes, de troubles digestifs, de douleurs chroniques, etc.
Il est donc plus important que jamais d’apprendre à réduire les sources de stress et surtout de mieux contrôler nos réactions face à celles-ci. Une des premières choses à faire est de se sortir du climat de peur véhiculé par les médias pour mieux contrôler les informations qui viendront créer nos pensées et donc nos émotions. La seconde chose, c’est de prendre action consciemment afin de redonner les commandes à notre SNP.
Pour parvenir à tempérer nos réactions face au stress, on peut jouer un tour à notre système nerveux en activant volontairement notre SNP. Ce qui aura pour effet immédiat de désactiver le SNS. En d’autres mots, on peut choisir qui est aux commandes : le sympathique (stress) ou le parasympathique (calme, repos).
L’adoption d’un mode de vie sain, incluant une alimentation végétale et diversifiée, de l’exercice physique, un repos adéquat, une réduction de sa charge toxique, des relations saines et des soins chiropratiques aura pour effet global de stimuler le SNP et de nous aider à mieux gérer le stress.
On peut aussi tenter d’éviter les éléments qui peuvent activer notre SCS comme les aliments stimulants (café, chocolat, sucres), les écrans, les situations stressantes au travail, les relations problématiques, etc.
Références
Journal of Bodywork and Movement Therapies January 2018
“Effects of spinal manipulation and myofascial techniques on heart rate variability: A systematic review.” BL Amoroso Borges, G Luiz Bortolazzo, H Pasin Neto
Jungmann, Manuela et al. “Effects of Cold Stimulation on Cardiac-Vagal Activation in Healthy Participants: Randomized Controlled Trial.” JMIR formative research vol. 2,2 e10257. 9 Oct. 2018, doi:10.2196/10257
//spinalresearch.com.au/the-stress-series-part-4-stress-chiropractic-and-mental-health/
//spinalresearch.com.au/the-stress-series-part-5-stress-chiropractic-the-gut-brain/
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